Eric Liddell (1902-1945)
“God made me fast”.
Eric Liddell, l’athlète écossais qui remporta la médaille d’or du 400 mètres aux Jeux Olympiques de Paris de 1924 et l’un des héros du film Les chariots de feux (1981), fut un jour renversé par un des ses concurrents au départ d’une course. Décontenancé, il hésita un instant à se relever…
Mais l’espérance ne s’arrête pas aux obstacles, elle voit au-delà d’eux le grand bien espéré, et c’est lui qu’elle vise…
Et la tête lancée en arrière et la bouche grande ouverte, Liddell se lance après ses concurrents qui ont pris 20 mètres d’avance, les rattrape avant l’arrivée, triomphe, et s’effondre au sol à bout de souffle.
L’espérance est un élan joyeux, car elle porte en elle-même une joie, qui n’est pas encore la joie de la possession, mais qui est le goût de l’effort où la faculté s’exerce à plein, la joie de la recherche qui déjà a trouvé, qui déjà, en quelque manière, possède dans son élan même le bien auquel elle aspire, la joie enfin de la découverte et de la conquête qui se nourrit de la nouveauté même. Liddell, un homme profondément religieux, avait l’habitude d’affirmer : « Quand je cours, je ressens Son plaisir ».
Eric Liddell avait conscience de son talent : « Je crois que Dieu m’a créé pour quelque chose, mais Il m’a donné aussi la vitesse ». Liddell avait une vocation de missionnaire, et c’est comme missionnaire qu’il mourut en Chine dans un camp de concentration japonais en 1945. Mais il avait conscience aussi de sa vitesse, un talent qu’il n’avait pas l’intention de gaspiller. Aux Jeux Olympiques de Paris de 1924, par conviction religieuse il refusa de disputer la course du 100 mètres qui était sa spécialité, car la finale se disputait un dimanche. Mais cela ne l’empêcha pas de s’entraîner pendant plusieurs mois pour disputer d’autres courses et d’obtenir la médaille d’or au 400 mètres, après avoir battu le record du monde.
Liddell nous apprend une chose importante, une caractéristique majeure du leadership : la magnanimité ne doit pas être séparée de l’humilité. Plus nous avons conscience de notre grandeur personnelle, plus nous devons reconnaître que la grandeur est un don de Dieu. La magnanimité sans l’humilité n’est pas la magnanimité ; c’est un mensonge dont les conséquences au niveau personnel ne peuvent être que catastrophiques.
La magnanimité est inséparable de l’humilité. Au plan des tâches proprement humaines, l’homme a le droit et le devoir de mettre sa confiance en soi (magnanimité), sans oublier qu’il tient de Dieu les forces humaines dans lesquelles il met sa confiance (humilité). À l’élan de la magnanimité qui engage l’homme dans sa tâche d’homme doit toujours se joindre le recul de l’humilité qui l’en retire pour lui permettre d’apercevoir, au-delà d’elle, Dieu. À l’exaltation de l’homme dans sa tâche doit toujours se joindre son abaissement devant Dieu.
Liddell est un modèle de leadership vertueux dans les domaines du sport et de la religion.